La Corse et sa poésie minérale...
Un peu plus de poésies :
Quelques rimes à Cuba ou au Népal. Il y a aussi de la poésie en Islande, en Namibie en Bolivie et encore en Guyane.
J’ai vu les fleurs sous le pin laricio,
Mauves et jaunes, seules sous leur patio,
Les oiseaux, brèves tendresses,
L’eau nue, limpides caresses.
Je vis, sens éperdus de réalité,
Je ne crie, le silence en mémoire
D’un triste rêve, conte inachevé,
Je vis, nostalgie, rendu à la liberté
L’oubli est il la seule croix ?
Quel sacrifice vaut que l’on croit ?
La vie de milles couleurs et subterfuges ?
Silence du vent entre les pierres d’un refuge.
Le cri est il le seul choix ?
Quel caprice veut que l’on choit ?
Les rêves pillant leur muses ?
Silence des prières qui s’usent.
Errer sur le chaos des roches et des aulnes,
Lardé de névés fluides,
Souffrir des chimères livides,
Dardé des rayons aux clairs atomes
Marcher dans les cirques déserts,
Seul envers le ciel, atmosphère...
Cailloux entrechoqués, absurdes,
Usant ma peine qui titube.
Parmi les oliviers, je quête un graal inconnu
Parmi les senteurs chaudes je regrette les pleurs enfantins
Parmi les arbouses et les lentisques, je respire les affres nus,
Parmi les liqueurs de granite, je fonds des larmes de pantin
La misère des abysses psychiques
Se dilue au bain des odeurs lyriques
Bouillonnant de nature exhaustive
Comme une vague de vérité native.
La lune s’assoupit au sein des nuages,
Creuset d’une langueur aux larmes de pluie.
Gouttes, gouttes, cendres, nuée d’un mirage
Onde de l’ondée, au passage, sans bruit
L’autre monde recueille, linceul, les soupirs
Entre les écueils et l’émeraude saphir
des plages englouties, d’une lune satyre,
voilage abritant le bateau des souvenirs
La barque esseulée irrigue, proue désuète,
Les veines arcifères du rivage, visage.
Creusant d’un sillon ligneux la lune muette
Qui se mire, rayon au cruel visage
J’ai entendu le goeland
Railler ma solitude
J’ai perdu l’élan
Maillet d’hébétitude
Mais libre d’aimer les couleurs
Les yeux embués d’une fumée d’épice
Mais libre de refuser l’erreur
Les lieux dénués d’amertume et de sévices
Les bateaux immergent leur proue
Dans le vert liquide reflet
Les bateaux sèchent mes joues
La cascade rogne de plaisir
Erodant l’éperon cristallin
Proue désunie d’un immobile navire
S’éreintant d’un cri hyalin.
La blancheur opiniâtre ceinture
La truffe candide de cette tortue
Ecumant de liberté et d’allure
Riant ,sylpide, de ce monstre dru.
Les aulnes comme autant de griffe
Emergent des mousses en tapis
Douceur moelleuse aux cris lascifs
Enfantant les crochets violacés décatis
Les granites pleurent comme des dieux
Fontaines rubicondes oranges ou verglacées
Devant la fanaison du végétal enlacé
Triste combat aux regards des cieux
Mais l’homme qui marche est pire
Inconscient de la mémoire et de la vie
Qu’un temps nait pour en finir
L’homme nue de son innocence prie.
Perdu dans un océan de vert et de pluie,
Cri d’oiseau aux lisières invisibles,
Quiétude simple, les gouttes luisent en mon ouïe,
Luxuriance des tons asséchés immiscibles.
J’attends la caresse de l’oubli
Dans les vagues d’un émoi naturel,
Espérant le soleil au sein des nuages si gris,
Quêtant que mon effigie brûle en mon autel
Les torrents rongent le cristal de la terre.
Ma peine rogne sur mon coeur ouvert,
Dévalant les sentes escarpées
Pour s’étendre à l’estuaire de l’aimée.
Quelle île possède une terre cristalline
Plongeant ses racines
Aux creux limpide des abysses ?
Quelle île instille, subtile narcisse
Traits et points, liens de couleur
Variétés infinies aux flagrances d’ailleurs ?
Et les rondes marines s’éreintant sur les tafonis ?
Et les ondes impétueuses des larmes tra monti
Lissant les joues des vallées creusant les vasques
Crissant les cailloux, diorites aux yeux fantasques ?
Quelle île allie tant de beauté ?
Echanger quelques mots sybbilins
Comme les derniers de tout instant
Silhouette d’une idée, calins
Pour un être que l’on quitte un moment
Inconnu que l’on estime
Pour l’avenir d’une amitié
Ou ami que l’on arrime
Pour le passé partagé
L’âme mérite le parfum de ces pensées
L’eau, lucide, ondulait, soie ou larmes du ciel
Entre les pieds d’airain des géants cristallins
Nappe d’éveil aux froides douceurs
Bruissant des remous aux limpides odeurs
Compagne de vent qui s’engouffre dans son lit
Mais amante entrelacée de l’accueuillante Terre qui la lie
Je rêve de tempête aux nuages de cuivre
De lourds présages effrayants
S’enroulant, menaces au front des âmes ivres
Je rêve de tonnerre et de peur, leurs bruits balayant
Limite du sentiment où être seul est essentiel.
Les rayons du contre jour
S’abattent aiguilles de lumière
Sur les roches opalines, vestiges d’amour
La mousse, muette, en prière
S’auréole de vert tendre et sincère
Les feuilles transpercées de nuances
S’épanouissent en arômes de parterre
Les branches lézardent les flagrances
L’écorce craque couvrant la terre
Et libère le juvénil espoir des sens
La vie, ailleurs, a ses contours
Inquiètants ou parfaits, sans moi.
On les imagine, fantasme d’amour
ou on les craint , rèves de froid
Et seul on perçoit le vaste dessin
D’un monde qui s’impatiente
A survivre de ces lendemains,
Où tout s’agite, présences latentes
Mais où je suis seul, témoin
D’une imagination sans crainte
Mais où je suis seul, gardien
D’une âme que s’octroie la lumière défunte.