Une poésie pour un autre siècle...
Un peu plus de poésies :
Quelques rimes à Cuba ou au Népal. Il y a aussi de la poésie en Islande, en Namibie en Bolivie et encore en Guyane.
Une ligne de galet, surplombant
Une autre ligne,
Un signe
Un homme tire un cheval, succombant,
Un autre homme
Bête de somme.
Et la femme colorée, drapée
Une petite âme
L’enfant dans le châle élimé,
Sans larme
Un arbre, lignes rouges,
Feuilles parcimonieuses
Étale sa différence
Barbe, signe d’errance
Au seuil d’une forêt précieuse
Pâle sylphe rouge
Il y a une route si sèche
Que les arbres dénudés ont pelé,
Si rêche que la gorge ensablée
Rauque quelques prêches
Il y a une route si sèche
Que les feuilles éreintées ont pensé
Si sèche que le ciel s’est hérissé
Grains de prière en calèche.
Il y a une montagne boursouflée
Rouge et pourrie, verte, usée
Quelques cônes, cheminées
Il y a une piste, fil de temps
A parcourir silencieux, garant,
L’équilibre entre les éclats édentés,
Entre les coquilles ensablées,
Pour un lac, Pentanal, espéré.
El Cobra, El Cobra, Senor Capitan
Au fil de l’eau, touritico,
Mucho Aves d’un port sans âme
Plongeant dans le Rio.
C’est le moteur diesel en panne
Soleil couchant, El sublimo
Gracias et por favor une manne
Mucho aves, mucho avec, por Dios !
Le Pentanal entre deux rives
Lignes, lumières de Corumba
Et crapauds qui chantent, ivres.
Lune d’hier, ombre de la samba
Le Pentanal entre deux âmes
Signe de poussière, sans pas
Et râle d’eau qui hante les larmes
Du nénuphar dans la pampa.
Une petite crique en eau calme.
Un arbre à parure, fruits dorés.
Parsemée de nénuphars, honorés
De libellules en vert, palmes.
La pêche fructueuse en barque.
Pirhanas voraces,
Engoulvents, courbe en arc,
Grenouille et hiboux bien loquaces.
Une petite fille qui ri dans ma tête.
Une petite fille qui vit dans la fête.
Salsa des jours pauvres,
Reflet exotique du voyage.
Penser à ça dans le paysage.
C’est le souvenir qui me sauve…
Des maisons, comme des boites
Rouges, de briques plates.
Un chapeau à large forme, deux nattes,
Le volet se referme, écalatte.
Et toujours la poussière,
Sur la vieille épicerie. Balance de fer,
Un sac de riz, biscuit d’hier,
Un étale à bonbons dans une soupière.
Deux, trois mots au visage du père.
Potossi
Vallée, comme un creux, une douleur,
Poussière, sel d’amertume et de peur
Epine, permanence d’un manque
Une lune, oubliant dans le sommeil
Une dune, louvoyant entre les cœurs qui s’éveillent
Une mine, argente en restanque.
Las, quand les sentes s’estompent,
Liseré flou, serpente
Lumières jaunies qui rompent,
Lisses, les collines, scories.
Lentement, l’air, si haut
Aperçu dans les serres,
Souris, c’est l’Aplomado !
Je suis seul sur une demie lune érodée
Mousse ou lichens, dents de roches embrassées
Un souffle épique sur un contour embrumé
La forêt, roche rouge, nuages parsemés
Puis l’autre colline, vive trouée
Je suis seul, un esprit teinté
D’orgueil, croire à l’éternité
Au réveil, une rosée, brume naissante
Au soleil, rondes idées, obsessions cuisantes
Ne pas dire l’irascible pensée
Médire au son du silence sensé
Quelle grandeur en ces terres, pénitentes
Sous l’affront d’une vérité dillétante
Un seul jour sans toi, folie !
Oublié, ton rire enfantin, aboli !
Quelle nausée de confier son destin
En si creux caprices, sottises en festin
Pourtant la lune, les étoiles, ce vert
Profondes forêt, surprises au sol,
Insectes, cataracte, oiseaux « del sol »
Quetzal, lumière du matin si claire
L’esprit s’éprend d’une liberté si chère
Qu’un manque, affronté, le libère.
Un combat dans un paradis si prospère,
Cent fois mené, pour construire ton père.
Au coin d’une rue, un regard
Perdu
Un grand châle et une poche
Sale
Le bébé attend, regard
Sans vue
Un bonnet péruvien, sacoche ?
Pâle.
C’est une indienne, un enfant
A la main
C’est une bolivienne, un bébé en
Son sein
Petite silhouette en vert et gris
Calme désuétude d’un pauvre esprit
Perdu entre les feuilles des angoisses
Forêts profondes aux sons, menaces.
Petites enfants sans mansuétude
Privant ma pensée d’équilibre
Copiant une ire en prière à l’air libre
A l’infini, instable d’hébétude
J’appelle cherchant à briser le temps
En finir avec ce souvenir obsédant
Revoir mon âme, ma vie
Partir quitter l’Amazonie.
Une femme chante sous les étoiles
Tire son linge, tranquille
Quelques rires et le son des voiles
Une femme hante ma Bolivie étoilée
Sous la voie lactée, cille
Quelques mires et le son d’une voix étiolée